Introduction
Dear community,
Today I’ll come up with something completely new. This is not an analysis or an observation of current events. No. Today I’m going to share with you a text that a good personal friend and reader shared with me. It is his observation of a certain initialization process with the Freemasons. He’s a long-time Freemason and decided to share some insights.
I personally enjoyed reading the text because I was able to follow his trip in my mind. It was enlightening. He’s French, and I’ll call him for the sake of anonymity simply “Laurent”. Here are several facts about Laurent, which are necessary to know in advance to grasp the depth of his intellectual capabilities and life-experience:
He is an entrepreneur in France.
I meet with him once a year in France and/or in Serbia. We enjoy some good French Red Wine together. I love Bordeaux.
He supports several charity organizations, and chairs some of them.
He has traveled basically everywhere in the world for decades.
He’s a Freemason.
The text is originally written in French. I’ll post first the French original, since I know that I have hundreds of active French readers. I want to apologize, because I messed up the format… Since I don’t speak French, I’m not sure if I patched it up in a good way or if it is still messed up.
Then I’m going to post the same text in English, auto-translated by Google.
If you read it, I advise to try to dive into the journey and follow it with your mind and soul. It is enlightening.
If you have questions for Laurent (French only) you can post them in the comments. He won’t answer directly but I’ll forward it to him and maybe I’ll get some answers. 😊 I can’t answer anything since I have no clue or idea about Freemasonry.
Original in French
Les 3 voyages
Vénérable maître, ex-maitre, et vous tous mes frères en vos rangs, grades et qualités.
Il m’a été donné la chance de revivre ma réception au travers d’un travail sur les 3 voyages. J’ai été reçu dans l’ancien monde, avant Covid… que de voyages parcourus depuis…
Mais pour commencer, que veut dire le terme voyage ? Les définitions sont nombreuses mais 2 ont particulièrement attiré mon attention :
Action de se rendre dans un lieu relativement lointain ou étranger
Exploration, découverte, description de quelque chose qu’on suit comme un parcours.
Il est vrai qu’avec ces quelques années de recul que j’aies aujourd’hui, ces voyages nous amènent dans des contrées lointaines et pourtant si proches car à l’intérieur de nous-mêmes ou étrangères et pourtant si personnelles.
Quand je pense à la maçonnerie, je ne peux m’empêcher de revivre mes 3 voyages qui ont constitué ma réception. Un moment hors du temps, comme chacune de nos réceptions, que je revis différemment à chaque réception d’un frère.
Je ne me suis pas attelé à décrire d’un point de vue fonctionnel le déroulement des 3 voyages.
J’ai opté pour vous parler de mon ressenti à ce moment. Cela m’a évidemment replongé dans mes impressions rédigées le soir-même. Ces ressentis que je perçois forcément différemment avec 4 ans de maçonnerie. 4 années de travail sur moi, sur l’apprivoisement de mon égo. 4 années de rencontres, d’apprentissage, de silence assourdissant tellement les idées et les sentiments ont fusé dans mon esprit.
La franc maçonnerie m’a ouvert les yeux sur d’autres voyages. Des voyages beaucoup plus profonds, d’une autre dimension, tout aussi longs à parcourir même dans l’immobilisme du corps.
Le voyage peut-être spirituel et ne jamais nous amener au point B tant convoité. Qu’importe. Le chemin est ce qui est le plus important, le plus excitant, je commence à le comprendre.
L’esprit de l’Homme est le meilleur véhicule qui existe. Pas forcément le plus rapide, mais il peut nous mener loin, et nous offrir de belles surprises.
D’ailleurs, les plus grands personnages bibliques sont des voyageurs : Abraham, Moïse et Jésus.
Le retour en Terre promise correspond, à nous maçons, au retour à la Source-même de ce que nous sommes.
La maçonnerie m’a permis de chercher à vibrer de tout mon être pour vivre, et être libre.
Il y a 2 manières de voyager : en tant qu’acteur et en tant que passager. Pas de place au doute dès la réception, le franc maçon se doit être un voyageur actif pour s’épanouir dans son voyage principal, le train que nous prenons tous, celui de la vie.
Ce qui m’a le plus frappé, c’est la sensation offerte par les yeux bandés. J’avais le sentiment de me trouver dans un immense amphithéâtre. Peut-être les prémices de la grandeur du voyage intérieur.
La perte de la vue nous pousse à nous concentrer sur nos autres sens.
D’ailleurs, je vous fais part d’une réflexion personnelle suite à l’expérience offerte par les 3 voyages. Je pense que l’esprit humain n’est pas une succession d’additions et de multiplications.
Je m’explique.
Faisons ensemble cet exercice. Je vous demande pendant quelques secondes de ne pas penser à un singe………… Et bien vous avez vu des singes de partout n’est-ce pas ?
L’esprit humain est ainsi fait : ôtez-lui une idée et vous assisterez à un phénomène de multiplication. Ôtez-lui un sens, les autre se développeront.
C’est d’ailleurs le sentiment général que je retiens de ces 3 voyages : bandez-moi les yeux et je verrai de nouveau, de manière plus profonde.
Je vais vous donner mes ressentis non pas en me basant sur les 3 voyages dans l’ordre chronologique, mais plutôt par rapport aux 4 sens suivants : l’ouïe, le toucher, l’odorat, la vue.
L’ouïe.
L’ouïe, très importante, car c’est l’un des sens qui nous permet d’être guidé, au travers de la voie rassurante et bienveillante du second surveillant. Cette voix qui vous accompagne et vous pénètre jusqu’à raisonner en vous.
Elle permet également d’entendre les paroles du frère introducteur en premier lieu.
- « Me donnez-vous votre parole d’honneur que vous ne pouvez rien apercevoir, prenez garde à ne pas me tromper, vous vous en repentiriez infailliblement. »
Je ne m’en rends compte qu’en écrivant ces quelques lignes, mais en réalité, en répondant par l’affirmative comme je l’ai fait, mon engagement était déjà pris.
Puis il dit :
- « Vous êtes dans les ténèbres, mais n’ayez aucune crainte, votre guide marche dans la Lumière et ne peut vous égarer ».
En tant que profane encore à ce moment-là, j’entends par ténèbres un endroit sans lumière sombre. La lumière m’inspire uniquement le fait que le frère introducteur n’a pas les yeux bandés et profite de l’éclairage artificiel et tamisé de ce lieu encore inconnu.
Dans l’obscurité, il y avait différentes possibilités qui sont personnelles. Certains vont se concentrer sur l’ouïe, d’autres sur le toucher ou encore l’odorat. Me concernant, je me mets à écouter attentivement chaque son, qui pourrait me donner une indication.
J’entends 3 coups, égaux. Tiens, nous voila aux portes du moment tant attendu.
Après cela, s’enchaîne un ensemble de questions-réponses que nous connaissons tous. J’ai eu le sentiment à ce moment d’une certaine solennité, presqu’un jeu de rôles. Tout semblait droit, clair, rôdé et strict. Je suis rassuré, le monde profane s’éloigne.
Au cours du 1er voyage j’entends des paroles qui me semblent provenir de temps anciens.
- « Frère second surveillant, que demandez-vous ? »
- « Vénérable maitre, le Cherchant a fait son premier voyage et cependant il n’a point trouvé ce qu’il désire ».
- « Je le vois bien car il est faible encore, il n’a pas eu le courage d’entrer avec nous sur la bonne voie, il est encore fort loin. Éprouvez-le donc de nouveau, peut-être réussira-t-il, s’il persévère ».
Étrangement cette dernière phrase me parle. J’ai l’impression qu’en quelques minutes, le Vénérable maître a réussi à m’analyser, comprendre mon état. Étrange sensation…
Autre fait qui a marqué ma réception, le bruit du tonnerre. Ce son surprenant, inattendu, menaçant, divin. Le tonnerre qui, par sa puissance, ouvre une brèche, les secrets se dévoilent au rythme des 3 maximes qui suivent.
Enfin, je retiens également un terme fort et qui résume ma démarche maçonnique : l’engagement. L’une des phrases qui m’a d’ailleurs le plus marqué est celle du vénérable maitre avant que les voyages ne commencent, quand il dit :
« Prenez garde, Monsieur, vos réponses dans cet instant, sont des engagements pour l’avenir et vous les contractez devant nous avec vous-même ».
Cet engagement serait donc une des clés d’une quête que nous avons en commun : celle de devenir des hommes libres. Étrange paradoxe étymologique entre ces 2 mots (engagement et liberté), mais qui prend toute sa dimension au cours de notre parcours maçonnique.
Le toucher.
Le toucher a une part très importante dans les 3 voyages. La première chose que j’ai touchée les yeux bandés était la main de mon futur frère qui me guida.
Cette main se voulait ainsi être rassurante et elle me montra le chemin au cours de mes 3 voyages. Elle est aussi un symbole de confiance.
D’ailleurs il est dit en introduction des voyages :
- « Monsieur, je ne pourrais assez-vous le dire et vous ne sauriez en être trop convaincu, celui qui étant dans les ténèbres, veut se diriger lui-même et marcher sans guide s’égare et se perd »
Cette main qui nous touche, qui nous serre est donc plus qu’une aide à traverser, ce qui n’était pour moi qu’une pièce et pas encore une Loge et les épreuves les yeux bandés. C’est réellement le symbole du guide. Guide que représentent chaque frère plus éclairés de la Loge, et notamment mon parrain.
Autre contact important, celui avec l’Epée. L’Epée si particulière et représentative dans notre rite… Nous entrons en contact rapidement avec elle, dans une forme de bienveillance, mais douloureuse car pointée vers le coeur. Elle semble nous menacer autant qu’elle peut nous protéger.
J’ai le sentiment aujourd’hui qu’elle est quelque part mon reflet, une part de moi matérialisée. Je suis le garant de mon bien-être mais aussi mon pire ennemi.
Épée que l’on nous rend au cours de l’instruction morale du grade :
- « Je vous rends votre Épée, ne vous en servez jamais que pour le Salut de la Patrie et de nos Frères et pour La Défense de la Religion, lorsque vous en recevrez l’Ordre du Souverain».
Étrange je n’ai jamais possédé cette Épée auparavant et pourtant on me la rend…
Il en est de même pour le chapeau. Pourquoi?
Le 1er voyage commence, mes pieds semblent perdus au contact d’escaliers et d’embûches dans une pièce qui me parait immense. A ce moment-là, plusieurs de mes sens essaient de se connecter entre eux pour essayer d’appréhender les lieux, l’événement. Mais il n’en est rien, je ne peux rien maîtriser, je dois donc m’en remettre au second surveillant qui est mon unique repère.
Ce contact m’est indispensable.
Je découvre des éléments familiers mais inattendus au cours de ce premier contact avec cette société de Freres: le feu au cours du 1er voyage, l’eau pendant le second et enfin la terre au cours du 3e et dernier voyage.
Plusieurs mois plus tard, je mets en lien ces 3 éléments avec les 3 premiers jours de la Création de la tradition biblique.
Feu pour la séparation des ténèbres avec la lumière. Le 2e jour vit la séparation eaux et enfin la séparation des continents correspond à la Terre.
Je comprends mieux pourquoi mon parrain me parlait d’un rite issu du Christianisme primitif.
Comment partager mon expérience sans parler des états du futur apprenti: cherchant au cours du 1er voyage, Persévérant pendant le 2e et enfin souffrant au cours du 3e voyage.
Aujourd’hui je n’arrive pas à les dissocier. Tout est un éternel recommencement et on ne peut être l’un, sans être les autres à la fois.
En effet, si notre quête est sincère et véritable, ces états vont s’entremêler.
Perpétuellement je cherche. Je cherche dans ma vie de profane et maçonne des réponses, des solutions, des ouvertures auxquelles je n’aurais pas pensé. Parfois, je les touche du doigt.
Mais pour cela je dois persévérer, ne pas m’arrêter dès la première difficulté. Ne jamais baisser les bras. Retrouver une certaine naïveté, une insouciance qui me pousse à croire que tout est possible.
Puis vient la souffrance. Longtemps j’ai associé cet état à un mal, le fait de supporter quelque chose de difficile, à cette épée qui m’était douloureuse.
Je pense m’être trompé.
Désormais, je vois la souffrance comme une forme de tolérance, d’acceptation envers autrui et envers soi-même. Comme dans l’expression « ne pas souffrir la critique ».
J’apprends à m’accepter. Accepter mes qualités mais aussi et surtout mes défauts. Les accepter, c’est les reconnaitre. C’est un premier pas dans le travail que j’entreprends chaque jour, pour être meilleur et diffuser les valeurs que j’apprends en Loge en dehors. Cela permet une analyse de ce que je dois et veux chercher.
Ces termes cherchant, persévérant et souffrant, je les ai donc entendu et interprété au 1er degré pendant ma réception. Ce n’est que plus tard que j’ai compris non pas la définition de ces termes, mais le fait que ces termes me définissaient moi en tant que nouvel apprenti maçon.
L’odorat
L’odorat m’a laissé 2 souvenirs :
Je me rappelle de l’odeur de bougies qui, irrémédiablement, ont un côté rassurant pour moi ; elle me remémore le parfum que l’on retrouve dans les églises ou dans un moment d’intimité.
J’imagine donc me trouver dans un endroit tamisé, reposant. Cela me rappelle les messes de minuit que je partageais en famille. Ce moment tant attendu avant le repas du réveillon et le film que l’un de mes frères louait pour m’endormir. Les odeurs ont ce pouvoir de vous transporter dans le temps…
La seconde odeur est celle de mon parrain toujours bien apprêté et que je savais donc à mes côtés.
L’odorat a donc eu un rôle rassurant et familier au cours de mes voyages.
La vue
Voir. Tout comme le voyage j’en ai retenu 2 définitions:
- « Sens par lequel les stimulations lumineuses donnent naissance à des sensations de Lumière, de couleur, de forme organisées en une représentation dans l’espace.
C’est une définition scientifique, qui est une fonctionnalité physique qui nous est offerte par des organes : les yeux et le cerveau.
2e définition :
- « Manière de percevoir les sensations visuelles »
Au cours de ces 3 voyages la vue est donc bien présente, car nous percevons bien des sensations visuelles grâce à nos autres sens.
Comme je l’ai dit plus haut, la sensation que j’ai eue en premier lieu était de me trouver dans une pièce immense. Dans une réalité profane et physique, ce n’était pas le cas. Mais pour autant, l’espace dans lequel nous nous trouvons n’est-il pas bien plus grand que la simple représentation de notre cerveau ?
Avoir les yeux bandés ne veut pas dire ne pas voir.
D’ailleurs d’un point de vue physiologique, le corps humain est ainsi fait : si vous perdez la vue, vos autres sens vont se décupler. En médecine, on appelle cela la plasticité du cerveau. Un autre phénomène beaucoup moins scientifique en revanche apparaît: le développement du ressenti.
Et bien le fait d’avoir les yeux bandés m’a permis de voir le non visible, d’être à l’affût de mon ressenti, de mes émotions et des vibrations présentes. En tout cas, d’en avoir un aperçu.
C’est un formidable exercice. Cela est d’ailleurs utilisé en méditation. Il est essentiel de fermer les yeux pour s’ouvrir à notre être intérieur, à une dimension beaucoup plus vaste, aux ténèbres pour en rechercher la lumière.
L’engagement que nous prenons est un acte fort, je l’ai dit plus tôt. Nous prenons cet engagement les yeux bandés ce qui rend cela encore plus puissant.
S’engager sans voir où et avec qui nous sommes... Je prends conscience que la confiance est un sentiment fort, dont nous devons être acteurs, et qui est indispensable dans la transmission verticale et horizontale que prône la franc maçonnerie.
Au cours de mes 3 voyages, je me suis habitué d’être dans cet état de cécité.
Puis le choc:
- « Disposez-le donc à en recevoir le premier rayon » dit le Vénérable maitre.
Il est bien sûr question du premier rayon de lumière, qui s’accompagne, de l’ensemble des Frères qui se tiennent debout, la pointe de leurs Épées tournées contre moi. » Pourquoi cette hostilité tout à coup ? Pourquoi ces épées, ces armes tournées contre moi ?
Puis je retombe dans l’obscurité.
Heureusement, je retrouve définitivement la vue quelques instants plus tard et je ressens uniquement la bienveillance de mes nouveaux frères.
Pour conclure, un paradoxe m’interpelle toutefois encore.
L’insatisfaction de l’Homme curieux le pousse à voyager. Cette même insatisfaction d’une société en mal de principes, de respect qui a poussé le profane que j’étais, à devenir franc-maçon.
La franc-maçonnerie nous apprend à devenir des hommes libres, à chercher, à persévérer à souffrir. Y a-t-il donc un voyage au-dessus de ce que je connais dans lequel le moment présent est notre seul véhicule et leitmotiv ? Je n’attends point de réponses mais des vibrations profondes, pour me connecter à une réalité différente, celle offerte par le bandeau sur les yeux au cours de mes voyages, qui me rendra libre et heureux.
J’ai dit.
Auto-Translated in English
The Three Journeys
Venerable master, ex-master, and all of you my brothers in your ranks, grades and qualities.
I was given the chance to relive my reception through work on the 3 journeys. I was welcomed into the old world, before Covid… how many journeys have I traveled since then…
But to begin with, what does the term travel mean? The definitions are numerous but 2 particularly caught my attention:
Action of going to a relatively distant or foreign place
Exploration, discovery, description of something that we follow like a journey.
It is true that with these few years of hindsight that I have today, these trips take us to distant lands and yet so close because inside ourselves or foreign and yet so personal.
When I think of masonry, I can't help but relive my 3 trips which constituted my reception. A timeless moment, like each of our receptions, which I relive differently at each reception of a brother.
I did not set out to describe from a functional point of view the progress of the 3 trips.
I opted to tell you about my feelings at that moment. This obviously took me back to my impressions written that same evening. These feelings that I necessarily perceive differently with 4 years of masonry. 4 years of work on myself, on taming my ego. 4 years of meetings, learning, deafening silence, so many ideas and feelings flooded into my mind.
Freemasonry opened my eyes to other journeys. Much deeper journeys, from another dimension, just as long to travel even in the immobility of the body.
The journey may be spiritual and never take us to the coveted point B. Whatever. The path is what is most important, what is most exciting, I am beginning to understand that.
The human spirit is the best vehicle that exists. Not necessarily the fastest, but it can take us far, and offer us nice surprises.
Moreover, the greatest biblical characters are travelers: Abraham, Moses and Jesus.
The return to the Promised Land corresponds, to us Masons, to the return to the very Source of what we are.
Masonry allowed me to seek to vibrate with my whole being to live and be free.
There are 2 ways to travel: as an actor and as a passenger. There is no room for doubt upon reception, the Freemason must be an active traveler to flourish in his main journey, the train that we all take, that of life.
What struck me the most was the sensation offered by being blindfolded. I had the feeling of being in a huge amphitheater. Perhaps the beginnings of the greatness of the inner journey.
Losing our sight forces us to focus on our other senses.
Moreover, I am sharing with you a personal reflection following the experience offered by the 3 trips. I think the human mind is not a series of additions and multiplications.
Let me explain.
Let’s do this exercise together. I ask you for a few seconds not to think about a monkey…
Well, you have seen monkeys everywhere, haven’t you?
The human mind is made like this: take away an idea from it and you will witness a phenomenon of multiplication. Take away one meaning, the others will develop.
This is also the general feeling that I remember from these 3 trips: blindfold me and I will see again, in a deeper way.
I will give you my feelings not based on the 3 trips in chronological order, but rather in relation to the following 4 senses: hearing, touch, smell, sight.
Hearing
Hearing, very important, because it is one of the senses which allows us to be guided, through the reassuring and benevolent way of the second supervisor. This voice that accompanies you and penetrates you until it reasons within you.
It also allows us to hear the words of the introducing brother first.
- “Give me your word of honor that you cannot see anything, take care not to deceive me, you will infallibly repent of it. »
I only realized it by writing these few lines, but in reality, by answering in the affirmative as I did, my commitment was already made.
Then he said:
- “You are in darkness, but have no fear, your guide walks in the Light and cannot lead you astray.”
As a layman even now, by darkness I mean a place without dark light. The light inspires me only the fact that the introducing brother is not blindfolded and takes advantage of the artificial and subdued lighting of this still unknown place.
In the darkness there were different possibilities that are personal. Some will focus on hearing, others on touch or even smell. Concerning myself, I start to listen attentively to each sound, which could give me an indication.
I hear 3 shots, equal. Well, here we are at the gates of the long-awaited moment.
After that, there follows a set of questions and answers that we all know. At that moment I had the feeling of a certain solemnity, almost a role play. Everything seemed straight, clear, rehearsed and strict. I am reassured, the profane world is moving away.
During the first trip I hear words that seem to me to come from ancient times.
- “Brother second supervisor, what do you ask? »
- “Venerable master, the Seeker has made his first journey and yet he has not found this that he desires.”
- “I see him clearly because he is still weak, he did not have the courage to get on the right path with us, he is still very far away. So, test him again, perhaps he will succeed if he perseveres.”
Strangely this last sentence speaks to me. I have the impression that in a few minutes, the Venerable Master was able to analyze me and understand my state. Strange feeling...
Another fact that marked my reception was the sound of thunder. This surprising, unexpected, threatening, divine sound. The thunder which, by its power, opens a breach, the secrets are revealed to the rhythm of the 3 maxims which follow.
Finally, I also remember a strong term which sums up my Masonic approach: commitment.
One of the sentences that struck me the most was that of the venerable master before the journeys began, when he said:
“Take care, Sir, your answers in this moment are commitments for the future and you contract them before us with yourself.”
This commitment would therefore be one of the keys to a quest that we have in common: that of becoming free men. Strange etymological paradox between these 2 words (commitment and freedom), but which takes on its full dimension during our Masonic journey.
Touch
Touch has a very important part in the 3 journeys. The first thing I touched while blindfolded was my future brother's hand guiding me.
This hand was intended to be reassuring and it showed me the way during my 3 journeys. It is also a symbol of trust.
Moreover, it is said in the introduction to the trips:
- “Sir, I cannot tell you enough and you cannot be too convinced, he who, being in darkness, wants to direct himself and walk without a guide, goes astray and gets lost”
This hand which touches us, which squeezes us is therefore more than a help to cross, which for me was only a room and not yet a Lodge and the trials blindfolded. This is actually the symbol of the guide.
Guide represented by each more enlightened brother of the Lodge, and in particular my godfather.
Another important contact, that with the Sword. The Sword so particular and representative in our rite... We quickly come into contact with it, in a form of benevolence, but painful because it is pointed towards the heart. It seems to threaten us as much as it can protect us.
I have the feeling today that she is somewhere my reflection, a part of me materialized. I am the guarantor of my well-being but also my worst enemy.
Sword that is returned to us during the moral instruction of the rank:
- “I return your Sword to you, never use it except for the Salvation of the Fatherland and our brothers and for the Defense of Religion, when you receive the Order of the Sovereign”.
Strange I have never owned this Sword before and yet it is returned to me...
The same goes for the hat. For what?
The first journey begins, my feet seem lost in contact with stairs and pitfalls in a room that seems immense to me. At that moment, several of my senses try to connect with each other to try to understand the place, the event. But that's not the case, I can't control anything, so I have to rely on the second supervisor who is my only point of reference.
This contact is essential to me.
I discover familiar but unexpected elements during this first contact with this society of Freres: fire during the first trip, water during the second and finally earth during the 3rd and last trip.
Several months later, I connect these 3 elements with the first 3 days of Creation from the biblical tradition.
Fire for the separation of darkness from light. The 2nd day saw the separation of waters and finally the separation of the continents corresponds to the Earth.
I understand better why my godfather spoke to me about a rite from primitive Christianity.
How can I share my experience without talking about the states of the future apprentice: searching during the 1st journey, Persevering during the 2nd and finally suffering during the 3rd journey.
Today I can't separate them. Everything is an eternal beginning and we cannot be one without being the others at the same time.
Indeed, if our quest is sincere and true, these states will intertwine.
I am constantly searching. I seek in my life as a layman and mason for answers, solutions, openings that I would not have thought of. Sometimes I touch them with my finger.
But for this I must persevere, not stop at the first difficulty. Never give up. Rediscover a certain naivety, a carefreeness that pushes me to believe that everything is possible.
Then comes the suffering. For a long time, I associated this state with an evil, the fact of enduring something difficult, with this sword which was painful to me.
I think I was wrong.
From now on, I see suffering as a form of tolerance, of acceptance towards others and towards oneself. As in the expression “don’t take criticism”.
I am learning to accept myself. Accept my qualities but also and above all my faults. To accept them is to recognize them. It's a first step in the work that I undertake every day, to be better and spread the values that I learn in the Lodge outside. This allows an analysis of what I need and want to look for.
These terms seeking, persevering and suffering, I therefore heard and interpreted them to the 1st degree during my reception. It was only later that I understood not the definition of these terms, but the fact that these terms defined me as a new apprentice mason.
The smell
Smell left me with 2 memories:
I remember the smell of candles which, irremediably, have a reassuring side for me; it reminds me of the perfume that we find in churches or in an intimate moment.
So, I imagine finding myself in a subdued, relaxing place. It reminds me of the midnight masses I shared with family. This long-awaited moment before the New Year's Eve meal and the movie that one of my brothers rented to put me to sleep. Smells have the power to transport you back in time...
The second smell is that of my godfather, always well dressed and who I therefore knew was at my side.
Smell therefore played a reassuring and familiar role during my travels.
View
See. Just like travel, I retained 2 definitions:
- “Sense by which light stimulations give rise to sensations of Light, color and shape organized into a representation in space.”
It is a scientific definition, which is a physical functionality offered to us by organs: the eyes and the brain.
2nd definition:
- “Way of perceiving visual sensations”
During these 3 trips, sight is therefore very present, because we perceive many visual sensations thanks to our other senses.
As I said above, the first feeling I had was that I was in a huge room. In a secular, physical reality, this was not the case. But for all that, isn't the space in which we find ourselves much larger
than the simple representation of our brain?
Being blindfolded does not mean not seeing.
Moreover, from a physiological point of view, the human body is made like this: if you lose your sight, your other senses will increase tenfold. In medicine, this is called brain plasticity. Another much less scientific phenomenon, however, appears: the development of feeling.
Well, being blindfolded allowed me to see the non-visible, to be on the lookout for my feelings, my emotions and the vibrations present. In any case, to have a glimpse of it.
It's a great exercise. This is also used in meditation. It is essential to close our eyes to open to our inner being, to a much larger dimension, to darkness in order to seek the light.
The commitment we are making is a strong act, as I said earlier. We make this commitment blindfolded which makes it even more powerful.
Committing without seeing where and with whom we are... I realize that trust is a strong feeling, of which we must be actors, and which is essential in the vertical and horizontal transmission that Freemasonry advocates.
During my 3 trips, I got used to being in this state of blindness.
Then the shock:
- “So, prepare him to receive the first ray,” said the Venerable Master.
It is of course a question of the first ray of light, which is accompanied by all the brothers standing, the tips of their Swords turned against me. » Why this hostility all of a sudden? Why are these swords, these weapons turned against me?
Then I fall back into the darkness.
Fortunately, I definitely regain my sight a few moments later and I only feel the kindness of my new brothers.
To conclude, however, a paradox still appeals to me.
The Curious Man's dissatisfaction pushes him to travel. This same dissatisfaction with a society lacking principles and respect which pushed the layman that I was to become a Freemason.
Freemasonry teaches us to become free men, to seek, to persevere in suffering. So, is there a journey beyond what I know in which the present moment is our only vehicle and leitmotif? I am not waiting for answers but for deep vibrations, to connect me to a different reality, the one offered by the blindfold during my travels, which will make me free and happy.
I said.
Limited hangover.
I have been a Freemason for around 5yrs now, I have not found them to be anything other than what they claim to be, a brotherhood of men who have made a commitment to live moral and virtuous lives and to give to the relief of others (charity). I have not come across anything that runs contrary to my Christian faith. I wish this Brother Godspeed on his travels.